De L'étoile Sacrée

De L'étoile Sacrée Golden Retriever

Golden Retriever

radio des coudes

on incidence est actuellement évaluée à 19% chez les golden retrievers, 15% chez les labradors alors qu'elle est de 40% chez les bouviers bernois.

Trois grands mécanismes sont à l'origine de cette pathologie :

•  La dysharmonie de croissance : La croissance conjointe du radius et de l'ulna ne se fait harmonieusement. Au lieu de présenter avec l'humérus une surface de contact unique et homogène, on retrouvera une surface séparée en deux par une « marche d'escalier », zone responsable d'un conflit mécanique. Selon l'os touché par le défaut de croissance on distinguera la fragmentation du processus coronoïde (radius trop court) ou la non union du processus anconé (cubitus trop court), ce deuxième mécanisme épargnant totalement nos races de retrievers.

•  Le défaut d'ouverture de l'incisure trochléaire.

La trochlée est la surface articulaire située sur l'humérus. Elle possède une incisure, sorte de gouttière en V renversé dans laquelle s'emboîte et glisse la surface articulaire de l'ulna. Elle peut connaître un défaut de développement faisant que l'angle du V ne soit pas assez ouvert. L'ulna s'y emboîte incorrectement d'où une friction mécanique anormale.

•  L'ostéochondrose disséquante.

Il s'agit d'un défaut de structure de l'os à sa jonction avec le cartilage qui recouvre les surfaces articulaires (défaut d'ossification endochondrale). Il en résulte unvépaississement et une fragilisation de ce cartilage qui va tout d'abord se fissurer puis se décoller de l'os, le fragment décollé flottant librement dans l'articulation.

Hérédité et héritabilité.

Il s'agit d'une affection génétique et donc transmissible à la descendance. Le premier traitement est préventif et consiste en un dépistage systématique des sujets atteints afin de les écarter du programme de reproduction.

Le mode de transmission génétique de cette maladie est très complexe et est dit « multi génique à seuil » . Plusieurs gènes entrent en ligne de compte et leur nombre doit dépasser un certain seuil pour que l'animal soit dysplasique.

Dans un lot de plusieurs chiens porteurs du potentiel génétique faisant d'eux des sujets dysplasiques, l'intensité des manifestations cliniques de la maladie présentera une grande variabilité entre ces individus et ce, du fait de l'influence des facteurs environnementaux . Certains seront gravement invalidés dès leur jeune âge alors que d'autres ne manifesteront jamais aucune gêne avec, entre ces deux extrêmes, tous les stades intermédiaires possibles. De cette variabilité d'expression clinique découle le concept d'héritabilité .

L'héritabilité résulte d'un calcul mathématique statistique et détermine, pour une race donnée, l'influence que peuvent avoir les facteurs environnementaux. Si l'héritabilité est de 0, la part génétique peut être totalement contrecarrée alors que si elle est de 1, les facteurs environnementaux ne peuvent avoir aucune influence. Elle semble être de 0,3-0,4 chez les retrievers et serait plus élevée chez les mâles que chez les femelles.

Le facteur environnemental le plus étudié est l 'alimentation qui joue un rôle indiscutable. L'impact négatif d'une alimentation trop riche en protéines et en calcium pendant la période de croissance est aujourd'hui parfaitement documentée. Allant dans le même sens, car dépendant de l'alimentation, on citera aussi une prise de poids trop rapide et trop importante.

L'impact de l'exercice physique du chiot en croissance sur l'incidence de l'expression clinique de la maladie est suspecté mais mal connu.

Le respect strict des règles hygiéno-diététiques en matière d'alimentation, de contrôle de la prise de poids et de l'exercice physique est fortement recommandé même chez des chiots issus de parents sains.

Le dépistage chez les sujets destinés à la reproduction est radiologique et consiste en trois clichés de chaque coude afin de rechercher, chez un chien adulte, des signes d'arthrose. La lecture des clichés permet de définir cinq stades allant de zéro, absence complète d'arthrose, puis, passant par un stade qualifié de limite, aux stades deux, trois et quatre proportionnellement à la sévérité de l'arthrose.

Diagnostic.

Les signes cliniques se résument à une boiterie rebelle chez un chiot âgé de cinq à douze mois, réagissant mal aux traitements antalgiques et anti-inflammatoires. A l'examen de l'articulation, on retrouve une réduction de la mobilité et la mise en flexion du coude est douloureuse. L'efficacité imparfaite du traitement médical doit faire évoquer le diagnostic.

Les clichés radiographiques ne sont pas toujours très concluants surtout chez les jeunes chiots. Le scanner donne des résultats plus significatifs et est l'examen complémentaire de référence chez le chiot.

Le diagnostic sera formellement posé par l'arthroscopie du coude . Il s'agit d'un examen chirurgical peu invasif, réalisé sous anesthésie générale qui consiste à visualiser l'intérieur de l'articulation. Cet examen permet en outre de préciser le mécanisme causal de la dysplasie, de faire le bilan précis des lésions, de retirer de l'articulation tous les débris osseux et cartilagineux et de régulariser les surfaces articulaires. Ce premier geste est parfois suffisant mais dans d'autres cas, une seconde intervention plus importante sera nécessaire.

Le traitement médicamenteux seul donne des résultats significativement moins bons que la chirurgie. Le traitement idéal est l'association d'un geste chirurgical et d'un traitement médicamenteux à base de substances antalgiques et anti-inflammatoires. Une nouvelle gamme de molécules, les inhibiteurs de dégradation du cartilage, semble offrir des résultats très prometteurs. A ces médicaments viennent bien sûr s'ajouter les règles d'hygiène de vie habituelles avec au premier plan, la lutte contre l'excès de poids.

Les résultats actuels sont favorables dans seulement cinquante à soixante dix pour cent des cas. Principal responsable, la pose souvent tardive du diagnostique et donc la mise en œuvre tout aussi tardive de la chirurgie.

Dépistage chez les chiens reproducteurs.

Le dépistage chez les sujets destinés à la reproduction est radiologique et consiste en trois clichés par coudes afin de rechercher, chez un chien adulte, des signes d'arthrose. Ces clichés sont réalisés sous anesthésie, le plus souvent conjointement aux clichés de dépistage de la dysplasie de hanche.

La lecture des clichés permet de définir cinq stades en fonction des signes d'arthrose observés :

• Stade 0 = chien indemne de dysplasie.

• SL = stade limite (presque normal). Coudes avec de très légers défauts.

• Stade 1 = dysplasie légère.

• Stade 2 = dysplasie moyenne.

• Stade 3 = dysplasie sévère.

Sur la photo à droite, une dysplasie du coude typique...